jeudi 10 mai 2012

Quand la vie dérape...


            Hier, j’ai décidé d’aller voir «Dérapages», le nouveau documentaire-choc de Paul Arcand. Je savais à quoi je m’attendais; j’avais vu la bande-annonce, j’avais lu les commentaires sur Internet, je savais très bien que je quitterais la salle de cinéma le cœur gros et la tête pleine de réflexions, mais jamais je n’aurais cru que le film me secouerait à ce point… Pas parce que je me suis reconnue dans le comportement excessif et dangereux qui m’était exposé, mais plutôt parce qu’on me démontrait, en me plaçant au centre de ces nombreuses victimes, à quel point la vie ne tient qu’à un fil. Elle est fragile, elle n’est pas un dû. En effet, elle nous est donnée et souvent reprise trop tôt, trop rapidement, trop injustement. 

Les yeux rivés sur l’écran géant, je me suis soudainement sentie impuissante et paralysée dans mon siège. C’est sans artifices, sans censure et surtout, sans discours moralisateur que Paul Arcand présente ces témoignages de victimes, parents et proches. 

En tant que triste spectateur des ces tragédies, même en se disant que ces évènements auraient pu être évités, qu’ils ne sont pas des «accidents», mais plutôt un manque de jugement ou de la négligence pure et simple de la part de ces adolescents, qu’un amalgame d’autant de facteurs de risque entrainent nécessairement de telles situations devenant alors quasi inévitables, qu’il faut faire «quelque chose»… reste qu’il n’existe malheureusement pas de réponse ou de solutions concrètes au problème. Bref,  les statistiques encore collées au pupilles, on en ressort ébranlé, perplexe…assommé.

De retour à la maison, c’est en songeant longtemps aux scènes poignantes et aux  commentaires déchirants de Mikaël, qui à 24 ans, doit vivre dans un centre de longue durée après avoir subi deux traumatismes crâniens causés par deux accidents de voiture, que j’ai écouté la chanson Blindness de Metric en boucle.

Et ces phrases se sont subitement nouées dans ma gorge….
«What it is and where it stops nobody knows,
I wanna leave but the world won't let me go»

Je me suis soudainement rappelé les mots de Mikaël au moment où Paul Arcand lui demande :

«Si on t’avait donné le choix de mourir ou d’être en vie, qu’est-ce que tu aurais choisi?»
«J’aurais décidé de rester en vie, mais c’est parce que j’suis déjà mort…»

            Voilà ce qu’il répond en faisant preuve d’une lucidité incontestable. Son énergie, son âme est partie, mais son corps lui, le retient, le rattache à la vie…

            Ce documentaire ne nous dresse pas seulement le portrait d’adolescents à la recherche de sensations fortes qui prennent des risques démesurés, il nous démontre également à quel point l’être humain est vulnérable.

Ados ou adultes, conducteurs ou pas, allez voir le film…


Blindess-Metric


Send us a blindfold, send us a blade
Tell the survivors help is on the way
I was a blindfold, never complained
All the survivors singing in the rain
I was the one with the world at my feet
Got us a battle, leave it up to me

Find us a trapdoor, find us a plane
Tell the survivors help is on the way
I was a blindfold, never complained
All the survivors singing in the rain
I was the one with the world at my feet
Got us a battle, leave it up to me

What it is and where it stops nobody knows
You gave me a life I never chose
I wanna leave but the world won't let me go
Wanna leave but the world won't let me go...


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